Description :

Produit par Europacorp, Taxi Brooklyn est plus une déclinaison américaine qu'une vraie adaptation de Taxi, même si le scénario reprend un peu de la trame du film de GrosLuc. A la base prévue comme un remake avec Queen Latifa, le projet s'est mué en copshow certes improbable, mais cherchant à attirer la fanbase des quatre opus de la licence.

Pas de Samy Naceri ici (il est surement en tôle, je ne sais pas), mais deux acteurs us Chyler Leight venue de Grey's et Jacky Ido, comédien français qui hérite du remplacement du sociopathe préféré du cinéma français. Résultat, c'est mauvais, mais pas totalement désespéré, juste que le manque d'expérience des producteurs dans le domaine de la série va leur jouer des tours.

L'intrigue

Une jeune fliquette intrépide et au caractère bien trempé prend en chasse un meurtrier qui utilise un taxi pour lui échapper dans les rues de Brooklyn. Après plusieurs dérapages, l'accident a lieu et la policière met la main sur le chauffeur qui certifie n'être qu'une victime dans cette histoire. Il propose à la jeune femme de l'aider, celle-ci s'étant vu retirer sa voiture de fonction après l'accident.

Vu comme ça, le concept de base semble clair et efficace... une intrigue facile à écrire, avec le chauffeur cool et la policière forte en gueule... oui, mais non, car l'intrigue est bâclée en peu de temps, les scénaristes préférant nous offrir une exposition longue et vraiment maladroite.

Certains dialogues sont consternants, donnant l'impression de prendre le spectateur pour un idiot totalement ignorant face aux codes du copshow. Le problème vient surtout du fait que la série se veut jeune et fraiche, mais propose une histoire qui sent la formule CBS mal assimilée et mal recrachée.

La réalisation

Au lieu de Gerard Pires, Besson envoie son poulain Olivier Megaton gérer le visuel de l'ensemble, afin de donner une patte EuropaCorp à l'ensemble. Seulement, au lieu d'être dynamique et survoltée, l'intrigue avance lentement, avec un sensation de vitesse totalement absente lors des courses poursuites. Les effets qui marchaient sur grand écran paraissent plats et insipides, avec un faux rythme pénible qui poussent le spectateur à ronfler mollement, l'enquête n'avançant vraiment qu'au bout de TRENTE CINQ MINUTES.

C'est vraiment dommage car il y a une alchimie entre les comédiens, quelque chose de sympa qui transparait peu à peu et n'apparaitra vraiment que dans la scène d'ouverture du second épisode (médiocre aussi hélas). J'ai personnellement trouvé Charly Ido bon, voire même très bon, mais mal servi par des dialogues mal écrits, fréquemment vulgaires voire même racistes à un moment. Bref, ce n'est pas une production trois étoiles, juste une série B qui tente trop de "faire comme" pour être sympathique.

La mythologie

En gros, Besson a vu Castle et... il a tout piqué, comme toujours, avec une héroïne qui s'appelle Cat et cherche le meurtrier de son père. Zéro finesse, aucune subtilité, la mise en scène nous la joue poids-lourds, avec un léger mépris pour le spectateur qui lasse vite.

Jusqu'à l'épisode 3 (plutôt réussi), Taxi Brooklyn nous prend pour des demeurés, avec tous ces archétypes Bessoniens qui m'insupporte du plus haut point. Entre mépris pour la police, femme forte aux cheveux courts, relation conflictuelle mère - fille, tout y passe... et pourtant.

Pourtant, il y a quelque chose, une entente entre les comédiens, un éclair de lumière qui pourrait faire de Taxi Brooklyn une série B sympa. Moins de frime, plus d'humour, moins de postures, plus de dynamisme... et miser sur ses acteurs avant tout.

Difficile à conseiller tant l'ensemble est fade, mais les épisodes suivants (surtout le 3) remontent un peu le niveau. Au final, un cop show vieillot et déjà vu enrobé dans un style qui se veut jeune et dynamique, mais n'y parvient pas. Et un gros sentiment de frustration car il y avait les moyens de faire beaucoup mieux... en même temps, avec Besson Inc, on a l'habitude.